Il a bonne mine...

C'était vendredi dernier. Rendez-vous avec le Ministre "de l'activité minière" pour parler boulot. Autour d'un café et de petits biscuits, nous avons parlé du projet de création d'une filière géologie à l'Universidad Austral de Chile. Bref, le projet pour lequel j'ai été embauché et dont je déclare fièrement la paternité. Pour ceux qui lisent l'espagnol, voici le lien avec deux photos. Pour ma part, c'est la première fois que je participe à une réunion avec un ministre. Ça ne m'a pas empêché de placer une blague dans la conversation...

Détour culturel:
Au Chili, le ministère "de l'activité minière" joue un rôle relativement important. Cette activité pèse quand même plus de 20% dans l'économie du pays. Le cuivre, le molybdène et le lithium sont parmi les ressources clés du Chili. Les mines à ciel ouvert du nord du pays sont d'ailleurs des plus impressionnantes. Karen est née à Chuquicamata, une ville minière qui n'existe d'ailleurs plus car la moitié s'est retrouvée submergée par la mine. Le trou actuel dessine une élipse d'environ 5 km par 4 km et 1 km de profondeur (voir la photo ci-dessous). Et comme ça ne suffit pas, l'exploitation du gisement va passer d'ici peu de mine à ciel ouvert à mine souterraine avec des centaines de kilomètres de galleries... Tout ça pour dire, que c'était pas une réunion avec n'importe quel ministre. Un ministre, un vrai. D'ailleurs, parce qu'il est tellement important, il s'était même permis de ne pas mettre de costard...

La mine de Chuquicamata

De retour au boulot:
Hier, j'ai encore eu l'honneur de porter un costard pour défendre le projet devant les hautes instances de l'Université. Au final, le projet de création de la filière géologie a été approuvé à l'unanimité. Mes parents doivent être si fiers... Ouverture prévue en mars 2013, c'est-à-dire à la prochaine rentrée universitaire. Il y a donc de fortes chances que l'on renouvelle mon nouveau contrat de travail, le contrat actuel se terminant fin décembre. Même s'il faudra passer par un concours externe, on m'a bien fait comprendre que le poste de directeur de filière me reviendrait. J'ai visiblement convaincu les pontes de mes innombrables qualités. C'est vrai que c'est pas tous les jours que tu croises un français qui raconte des blagues à un ministre. Bref, ça se présente bien pour la suite. Karen dirait que c'est mérité après tous les efforts de ces premiers mois. Je suis assez d'accord avec son analyse. Reste à trouver des étudiants et l'affaire sera bouclée. Donc si vous connaissez des jeunes (ou des vieux) intéressés par la géologie de la Patagonie...